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Tactique versus stratégie : la confusion persistante
mardi 12 mars 2019
« Daech existait avant de contrôler des territoires et continuera d’exister après les avoir perdus. Dans certaines zones irakiennes « libérées » l’organisation a basculé immédiatement dans une stratégie insurrectionnelle » écrit Michael Knights du Washington Institute for Near East Policy.
« Daech existait avant de contrôler des territoires et continuera d’exister après les avoir perdus. Dans certaines zones irakiennes « libérées » l’organisation a basculé immédiatement dans une stratégie insurrectionnelle » écrit Michael Knights du Washington Institute for Near East Policy.
C’est juste, car un constat, mais inexact dans les termes employés et donc ne permet pas de comprendre les événements :
Le choix d’une activité insurrectionnelle n’est pas stratégique mais tactique, c’est un mode de combat adapté à la situation des forces en présence pour atteindre un des objectifs stratégiques, mais à terme.
Tous les commentateurs sont d’accord sur la tactique poursuivie par Daech et son évolution pour s’adapter à l’environnement. Hier, la tactique visait à contrôler un territoire, elle était offensive, aujourd’hui elle vise à déstabiliser les coalitions occidentales et Irano-Syro-Russe : elle est défensive.
Tous les commentateurs ne sont pas d’accord sur la compréhension de la stratégie mise en œuvre par Daech. Cela empêche les dirigeants politiques et militaires de définir leur stratégie victorieuse. On sait seulement aujourd’hui, que faute de stratégie, les armées sont défaites ou, au mieux, s’enlisent dans des combats toujours renouvelés. [Cf. Irak, cf. Afghanistan, cf. Somalie, cf. Mauritanie…].
Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux.
Sun Tzu, L’Art de la Guerre, article 3