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L’Aveuglement volontaire
mardi 29 mars 2016
« Tachons de faire face à notre paralysie intellectuelle, à notre cécité volontaire. »
« Tachons de faire face à notre paralysie intellectuelle, à notre cécité volontaire. »
Eric Delbecque, Directeur du Pôle Intelligence Stratégique de Sifaris, membre du conseil scientifique du Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques (CSFRS) et auteur d’un ouvrage Idéologie sécuritaire et société de surveillance chez Vuibert, ose écrire dans Le Monde daté 24/03/16 un éditorial qui commence par :
« Les dramatiques événements de Bruxelles ne nous apprennent rien ».
Ce qui traduit l’aveuglement volontaire de ce haut fonctionnaire en charge d’un pan entier de la réflexion stratégique des autorités françaises et des responsables de la protection et de la sécurité nationale. Il l’avoue, dans le texte et dans des termes incantatoires :
« Tachons de faire face à notre paralysie intellectuelle, à notre cécité volontaire ».
Manuel Valls poursuit dans les mêmes termes, ou presque : « on a fermé les yeux… »
Faute de pouvoir savoir affronter la réalité, nos gouvernants espèrent donc que l’aveu de leurs faiblesses et même de leur incompréhension des événements suffira à les exonérer d’assumer effectivement leurs responsabilités.
Après le fameux « En matière de chômage, on a tout essayé » de François Mitterand, Manuel Valls, après les attentats de 2015 en France et de 2016 en Belgique, se satisfait de déclarer : « on a fermé les yeux (…) sur la progression des idées extrémistes du salafisme… ».
Expression révélatrice, car, avant que de les fermer, les yeux ont vu la réalité. Le manque de courage a finalement poussé à les fermer pour ignorer les problèmes présents et à venir jusqu’à ce que le « principe de réalité » ne s’impose.
Michel Sapin d’en rajouter une couche en accusant de « naïveté » les autorités belges auquel l’on ne peut que répondre, comme dans la cour des écoles primaires, « c’est toi qui le dis, c’est toi qui l’es ! »
Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux.
Sun Tzu, L’Art de la Guerre, article 3