BLOG de ROBERT de SACY

  Quand Donald Trump déclare que Daech est défait, c’est la seconde fois déjà que les américains le déclarent. Il y a dix ans déjà qu’ils estimaient que les effectifs de Daech avaient été réduits à moins de 700 combattants et que leurs chefs avaient été éliminés (destroyed en anglais). Abou Omar al-Baghdadi, lui-même, reconnaissait ne plus pouvoir trouver un endroit pour se reposer plus d’un quart d’heure. Les américains ont alors retiré leurs troupes d’Irak.

  Après ce retrait, Daech s’est rapidement reconstruit et quatre ans plus tard a créé un califat contrôlant un territoire à cheval sur la frontière Iraq/Syrie grand comme l’Angleterre. Les effectifs ont alors atteint 20 à 30 000 combattants. Abou Omar Al-Baghdadi a été déclaré mort puis est réapparu ainsi que nombreux de ses adjoints.

  Aujourd’hui, Donal Trump réclame à nouveau la victoire sur Daech, qui, entre temps, a changé de tactique pour revenir à une pratique de guérilla prenant exemple sur Hasan-ibn Sabbâh, fondateur de la secte des Haschichins au XI siècle : Daech considère aujourd’hui qu’il vaut mieux assassiner 50 personnalités par mois plutôt que tuer 6000 hommes, femmes et enfants lors de batailles frontales. Ainsi Daech déstabilise la population d’Iraq et de Syrie, mais aussi de Lybie, de Somalie, du Yémen, du Mali … qui n’aspire qu’à la paix quelqu’en soit le promoteur. Or durant le califat, la paix régnait dans les campagnes et les villes contrôlées par Daech.

Après le départ des troupes américaines ordonné par Donald Trump, Daech reviendra à une tactique adaptée pour reconstruire un califat, renaissant des flammes qui semblaient l’avoir consommé.