BLOG de ROBERT de SACY

Changeons de logiciel !

Pour avoir l’impression de maîtriser la situation, les services de sécurité, et les juges, ont cherché à dessiner un profil psychologique et sociologique type. Mais les études montrent que les terroristes forment une population hétérogène de 13 à 70 ans, d’hommes et de femmes, d’exaltés et de placides, etc… Pour la plupart, mais pas pour tous, affirme Yoram Schweitzer dans L’Opinion, « leur motivation est facile à définir mais difficile à comprendre pour les Occidentaux qui n’ont pas la même rationalité ». Il n’y a pas de stéréotype terroriste.
Plus inspiré, Paul Berman met en garde contre les théories des causes profondes qui « nous empêche de comprendre ceux-là-même qui veulent nous tuer. La doctrine des causes profondes nous induit à penser que la rage insensée, étant le résultat prévisible d’une cause, ne saurait être vraiment insensée ». Cette aporie est incontournable.
Pour avoir l’impression de maîtriser la situation, la plupart des chefs d’Etat et de gouvernement européens se sont gardés d’adopter la même rhétorique guerrière que la France : Angela Merkel a parlé de compassion, de l’amour du prochain et sa ministre de la Défense, Ursula van der Leyen de solidarité, pas de guerre contre le terrorisme. Le chef de file des sociaux-démocrates, Sigmar Gabriel a déclaré : « Si nous commençons à parler de guerre, c’est un premier succès pour Daech ». Le Premier Ministre italien a précisé que « l’Italie n’était pas en guerre » !
Mariano Rajoy, le Président du gouvernement espagnol, a précisé que « la situation actuelle n’était pas une guerre de religion mais une lutte entre civilisation et barbarie ».
« Dire que l’on est en guerre, c’est ni connaitre la nature du djihad contemporain ni la profondeur historique des instruments », Gilles Kepel.

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